• Petite et visiblement fragile, voire fluette. Askild ne compte pas sur son physique pour se sortir des situations. Ses vérités sont une bien meilleure défense que n’importe quelle armure. Elle n’a paradoxalement pas peur du risque, si elle se retenait de jouer contre plus fort qu’elle alors elle ne pourrait jamais rien dire à personne.

• Parasitée par des visions intempestives, la mort de la personne à qui elle parle est souvent la première chose qu’elle connaît sur elle. Une information qu’Askild garde pour elle mais qui régit parfois ses interactions, il lui est déjà arrivé de se lier d’amitié avec certaines personnes dans l’unique but d’en être témoin – comme pour vérifier la véracité de son don.

• Sa métamorphose est un Cygne Noir.
Très reconnaissable et peu pratique, Askild a compris que la métamorphose n’avait pas pour objectif de se dissimuler. Elle en a déduit qu'il détermine le but fondamental de son existence : celui d’offrir l’opportunité à celleux qui la consulte de réaliser la plus belle et dernière chose avant de mourir. Le chant du cygne.

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Les choses arrivent. Ce n’est pas elle qui les provoque, pourtant il semble que les révéler leur donne une réalité que les gens prennent comme conséquence d’être venus la voir. Une incompréhension qui l’a longtemps laissée perplexe. Exilée a bien des reprises, son don vu comme une véritable malédiction qui ne montre que la perte, le chagrin et les destins les plus esseulés. Askild est de ces gens qui s’épanouissent auprès des autres et à travers les contacts les plus anodins. Pourvus qu’une société eut bien voulu d’elle. Le sentiment d’attachement et d’appartenance l’attire et c’est ce qui lui cause le plus de tort… L’Oracle ne sait tout simplement pas l’assumer.
Depuis que l’on a utilisé son affection pour l’atteindre, Askild ne s’autorise plus ces frivolités. Pourtant, sa garde sans cesse se baisse, et elle doit constamment se reprendre et briser les liens qui, pendant un temps, lui apportaient la joie. Être avec elle c’est être en danger, on le lui a répété, pourquoi devrait-elle croire autrement ? L’espoir. Si elle pouvait se tromper, alors eux aussi.

Nombre de rumeur entour ses origines, stigmate de la monstruosité de son arbre généalogique et qu’elle ne détrompe pas. Askild porte leurs traits aussi bien physiques que de caractère : sa peau d’albâtre qu’elle attribue à sa mère et sa tendance à autant aider qu’à nuire de son grand-père Loki.  
Abandonnée ou retirée à sa famille, acceptée par mégarde et l’ignorance, puis rejetée dès l’apparition de sa nature de métamorphe… Ballottée de village en village puis d’un bord à l’autre du monde, souvent par choix, parfois de force, jamais par envie. Elle n’est nulle part et partout chez elle à la fois. Utilisée, meurtrie, aimée, vénérée. Son tempérament s’est scindé, sa personne fissurée. Elle serait le monstre qu’ils veulent qu’elle soit, l’héroïne que personne n’a demandé.
Le temple est son refuge, elle sait la situation éphémère, rien ne dure trop longtemps. Surtout pas l’affection que les gens lui portent.

Sa réputation la précède. Ses divinations devinrent noires, sanglantes, la völva avait cessé d’en tirer des conclusions et d’embellir pour son public. Askild s’est vue mourir plus de fois que quiconque. De façon différente au fil des années, parfois de la main même de celleux qui sont venus la voir. Et puis elle a compris… compris que le futur se réécrit parfois malgré des évènements immobiles parmi lesquels chacun passera. Elle n’a jamais eu peur de la mort, elle la provoque, la défie, qu’elle vienne la chercher : elle retournera auprès de Hel… Elle est presque persuadée d’être déjà revenue de Niflheim, à défaut d’en avoir été le fruit. Son existence est douleur, son rôle est agonie, digne fille de sa mère dira-t-on. Elle a beau voir la mort quotidiennement, elle ne sait pas le chemin qui mène jusqu’à ses portes. Elle la regarde donc avec curiosité. L’Oracle a vu des êtres chers périr de leurs ambitions, d’autres subir les destins d’inconnus et tout perdre ; Et c’est peut-être ça le pire : si vous voulez connaître le vrai visage de quelqu’un dite lui simplement ‘non’.

Sa nature serait sûrement moins dramatique si elle était capable de se rappeler de sa propre histoire. Mais ce n’est pas le cas. Askild n’a aucun souvenir précis la concernant. Sa mémoire est faite de sensations, d’images éparses et parfois de quelques madeleines de Proust qui la ramènent inopinément en arrière. Sa longévité ne lui apporte donc pas un savoir immuable, et la véracité sur sa propre histoire peut changer au gré de ces voyages dans le temps psychiques. C’est en partie pour ça qu’elle a développé un rituel afin de se souvenir de ses visions, qui aujourd’hui prennent énormément de place, au point qu’elle s’en oublie davantage. La frontière est nébuleuse entre les visions et son propre passé.