dans les jardins
Par son état déplorable et son manque de réponse, la petite femme prouve sa culpabilité aux yeux du sénéchal. Son accoutrement n'est pas le résultat d'une mauvaise blague. Son silence n'est pas rattaché à un secret diplomatique. Cette fille est une vermine que Mordred veut soudain écraser.

Mais l'intervention de la princesse coupe court à son aspiration. Il prend sur lui, car malgré le peu d'estime qu'il lui porte, elle reste la sœur de Jarnsaxa. Et une personne de pouvoir. Lui obéir en de telles circonstances est une obligation. Encore, il aurait l'assurance du caractère clandestin de sa proie, ou une ordonnance précise à son sujet, les requêtes de Vanhylde seraient passer en arrière-plan. Mais ce n'est pas le cas. Par étiquette et diplomatie, Mordred doit se faire une raison et lâcher sa prise.

Avant cela, il plonge son regard dans celui de la vaurienne. Imprime son visage dans sa rétine. Détaille le moindre de ses traits avec une telle insistance qu'elle comprendra cette vérité : ce n'est que partie remise.

- La régente Jarnsaxa est sous bonne garde, croyez-moi sur parole, énonce-t-il, contraint de jouer le jeu de la benjamine Surtsson.

Finalement, Mordred lâche prise et recule. Il toise les deux bouts de femme devant lui.

- Restez sur vos gardes, princesse. Il serait dommage qu'une tragédie ne frappe de nouveau la Citadelle.

Un ton qui n'avait rien d'une menace en soi. Car c'est une vérité : il ne veut pas qu'il arrive de mal à la fille d'Idunn. Cependant, cela amène à une opportunité intéressante ; ça ferait une prétendante de moins au trône.

Sur ces mots, le sénéchal ne demanda pas son reste et alla rejoindre le rituel qui avait déjà commencé. Au loin, il aperçut Jarnsaxa. Plutôt que de se mêler aux autres, Mordred marche pour la rejoindre et se tenir à ses côtés. Sa place est dans son ombre, prêt à tout pour servir sa cause et ses ambitions.

dans les jardins
Dans l'agitation pour rejoindre le rituel, le régent participe à l'élan. Il rejoint le cercle, laissant libre choix à la jötunn de le suivre ou non. Kalfr ne s'embarrasse pas souvent de compagnie, qu'elle fût superficielle ou intéressée. Mais il s'agit ici de faire bonne figure. Un contact avec le peuple. Car cette cérémonie implique beaucoup de choses, comme l'arrivée future du choix d'un nouveau roi. Héritier en première ligne, mais pas le choix de son père, une posture qui déplaît particulièrement au prince. C'est dans l'idée de supplanter Jarnsaxa qu'il met autant d'énergie à écraser les Valkyries. il espère avoir des résultats assez tôt pour voler la vedette à celle qui daigne enfin point le bout de son nez.

Il lui adresse un regard discret, accrochant ses yeux clairs assez longtemps pour capter son attention, trop peu pour paraître insistant. Kalfr se mêle au rituel, écoute le skald, et profite de cette énergie revigorante qui se dégage de l'union des jötnar.

Dans les jardins / La Salle de réception

Le chaos n'aura pas duré, quelle douce déception... Finalement, les héritiers finirent par se disperser et le calme revint bien trop vite à mon goût pour laisser place à la suite des festivités aussi mornes que longues. Une aubaine pour mon statut d'Huskarl, car malgré mon envie de distribuer des coups de pied aux fesses, la mission de surveillance devait être réussie… Mais c’était une véritable plaie en tant qu'humaine qui était obligée d'observer d'un œil hypnotisé la mise en place d'une tempête aux desseins destructeurs qui commençait à faire voler toutes les coiffes de ceux qui s’approchaient trop.

Alors mes pas me portèrent naturellement vers le buffet, et mes yeux se mirent à chercher ma jumelle malgré l’événement en cours. Toutefois, hormis Jarnsaxa, l’aînée de la fratrie en lice pour la course à l’héritage royal… et son ombre fraîchement débarquée… Je finis par déchanter. Ou presque.

Une voix s'éleva à mes côtés, une voix qui n’appartenait pas à n’importe qui.

** Qu’est ce que ? **

Eyhil Surtsson était là, juste à quelques centimètres, en pleine critique gastronomique du buffet qui faisait pâle figure pour un tel hommage et surtout en quête du coupable. Un coupable que j’allais devoir trouver si je saisissais bien ses mots.

** C’est une blague ? **

Gardant mon envie de rire et de m’exaspérer en même temps pour éviter de trépasser de façon stupide, je m’inclinai pour saluer le Prince puis enchaînai sur un signe de tête en faisant preuve d’une politesse exemplaire pour lui faire comprendre que j’avais saisi les ordres, et ce, sans dire un mot.

Sérieusement, est-ce que je n’avais que ça à faire ? De trouver un putain de cuisiner novice pour le punir ? Il fallait croire que oui. Et après quelques secondes de réflexion, j’acceptai de me donner corps et âme pour cette mission de dernière minute qui serait mon défouloir du jour.

Dans les jardins

Combien de temps la fille d’Idunn resta la main tendue dans le vide en espérant pouvoir attraper celle de l’inconnue ? Bien trop longtemps à son goût…

Le cœur au bord des lèvres, Vanhylde avait campé sur ses positions, prête à affronter le pire, les yeux plongés dans ceux du Jötunn qui la dominait de par sa prestance écrasante avec une certaine envie d’en découdre… Ainsi, et lorsque la voix de celui qui lui faisait barrage retentit, la Völva eut l’impression de faire un saut interminable dans le vide… Il lâchait prise, parce qu’il était loin d’être idiot, parce qu’il ne pouvait pas faire autrement malgré tout, et parce qu’il savait ce qu’il faisait… Alors, après une énième recommandation qui pouvait être perçue comme une menace camouflée, Vanhydle s’inclina poliment, puis attendit qu’il soit bien loin d’elles pour se tourner vers celle qu’elle venait de… sauver ?

« Vous allez bien ? Il ne vous a pas causé de mal ? » s’inquiéta t’elle dans un souffle pour être seulement entendue par son interlocutrice alors que ses deux aînés venaient de débarquer pour contempler le rituel qui prenait place au loin.

Aurait-elle une réponse à ses interrogations ? À vrai dire, la cadette des régents n’en savait guère… D’ailleurs, elle se demandait toujours quelle était la raison de cette soudaine envie de jouer les héroïnes… et si elle avait eu raison de suivre son instinct en cette journée bien étrange…  
 

dans les jardins
Tu n'avais guère jugé utile de te mêler à la foule, à dire vrai, tu n'en ressentais ni le besoin, ni l'envie, aussi, tu étais restée à l'écart, dans tes appartements, une bonne partie de la soirée, tant et si bien que même @Mordred Votansson avait finit par délaisser sa muse au profit de quelques informations probablement durement acquises qu'il pourrait te rapporter. Néanmoins, lorsque l'une des bougies qui ornait ta coiffeuse se mit à vaciller, tu décidais de te lever, posant le vieux manuscrit écrit par un ancien conseiller royale du temps de ton père, que tu lisais paisiblement, ouvert, contre le sofa sur lequel tu étais allongée. D'un pas curieux et intrigué, tu poussais ton ton index paré d'une chevalière en argent le voilage de ta fenêtre pour apercevoir la fête qui avait lieu en contrebas. La nuit était étoilée et semblait agréablement tempéré, te semblait-il, à la vue des décolletés et des vestons. Munin fit alors son apparition. Ton désintérêt profond pour ce genre d'évènement social avait beau être avéré, tu ne pouvais pas, en tant que future Reine, ne pas faire acte de présence, puis il te sembla apercevoir ton frère se mêler à la foule, une bonne raison, sans doute, pour en faire de même.
Ton reflet lumineux sembla te satisfaire, puisque, après avoir brièvement replacé une mèche de tes cheveux blonds en haut de ton chignon, tu attrapais ta cape, celle aux teints verts et argentés, ta favorite. La jetant par dessus tes épaules, tu ouvrais les lourdes portes de ta chambre et descendais rapidement les marches du palais, maintenant ta lourde robe brodée, bien trop guindée et faste pour l'occasion, à une hauteur raisonnable pour ne pas marcher sur ses pans. Enfin, des voix se firent entendre. leurs enfants tu dis ? ça ne m'étonnerait pas, tu as vu la p'tite, toujours dans l'ombre des autres, c'est louche ! Tes pas se firent plus discret, plus félins, jusqu'à entrevoir le groupe de colporteurs qui semblait s'appliquer à juger la famille royale. mais pas du tout ! Rétorqua l'une d'entre eux. tu vois la plus vieille ? Ton orgueil fut touché, présentant que cette gueuse parlait de toi. Jarnsaxa, voilà ! eh bien, je l'imagine bien faire un coup pareil pour accéder au trône. c'est vrai quoi, on ne s'est pas ce qu'il s'est produit pout qu'elle soit soudainement écartée du pouvoir comme ça. Tu levais les yeux au ciel, faisant claquer tes talons au sol en ne prêtant guère attention aux individus que tu frôlais, mais en te faisant suffisamment entendre pour que les gens autour te remarquent. bonsoir Satldar, tout va pour le mieux j'espère ? Un garde posté non loin de là se redressa et s'abaissa légèrement. reine Jarnsaxa, c'est un plaisir de vous voir. vous êtes ravissante. Le groupe de bavards cessa alors de parler, réalisant la proximité de la Princesse. Visiblement gênés, ils ne tardèrent pas à se dissiper, laissant s'afficher sur ton visage un délicat rictus de satisfaction ; tu aimais le pouvoir et la crainte que ce dernier initiait.
Te tenant éloignée de la foule, une coupe à la main, somptueusement parée, tu déambulais en longeant les murs, adressant en de rares occasions un hochement timide de tête accompagné, parfois, d'un léger sourire en coin. Enfin, tu apercevais @Kalfr Surtsson, réalisant qu'une cérémonie allait avoir lieu. Ta plus jeune sœur, non loin mais ne prenant visiblement guère part au spectacle, paraissait bien occupée, tenant compagnie à une Einherjar que tu avais dors et déjà croisé.. en de plus mauvaises circonstances.
Avançant vers ton frère noblement vêtu, un souffle reconnaissable entre mille vînt caresser ta nuque ; princesse, je ne pensais pas vous voir. Mordred t'arrêta dans ta course et se posta à tes côtés. je ne pensais pas venir, pour tout te dire, mais il fallait bien faire acte de présence.. c'est ce que le peuple désire. Tu adressais un sourire entendu à ton Sénéchal, fidèle et loyal limier, doux et tendre amant, avant de marcher encore un peu vers la foule qui s'amassait pour s'ajouter au rituel. Discrètement, tu scrutais les environs, plus attentive encore aux autres, ceux qui ne prenaient pas part aux réjouissances. Tu observais, lasse, la cérémonie qui amènerait encore d'autres âmes sur les rivages d'Everlasting, de la chair à canon.

Résumé:

dans les jardins
Le duel terminé, je pus respirer. Rien n'était gagné d'avance. Me venait-elle en aide par intérêt ou par solidarité ? Je doute de tout le monde dans cette ville surpeuplée à mon goût. Avoir grandie en étant coupée du monde, ça laisse des marques, comme cette aversion pour les tumultes d'un tel événement.

La noble s'incline devant moi en guise de salutation. Je n'y connais pas grand-chose en étiquette, alors j'agis par mimétisme. Le visage fermé. « Je vais bien, merci », détournai-je. Le mal physique n'est rien, ça aurait pu être bien pire. « J'espère que vous n'aurez pas d'ennuis à cause de moi. » Bien qu'elle ait de l'aplomb, la princesse ne semblait pas être une personne vindicative. « Il serait peut-être plus convenable que vous vous joigniez aux autres », suggérai-je avec l'idée d'aller m'enterrer dans un coin à l'abri des regards, mais surtout de ne pas attirer plus d'ennuis. Pour moi comme pour elle.